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Climat : des hommes experts, des femmes victimes ? La COP27 au prisme du genre

Publié le 17 Nov 2022 par Fanny Berret

Certaines photos sont particulièrement éloquentes sur les rapports de pouvoir existants. Prenons la COP 27, sa photo d’ouverture : 110 chef·fes d’état ou de gouvernement, 11 femmes.

Alors que la grand-messe sur l’avenir de la planète est lancée à Sharm El-Sheikh, la communauté internationale est vivement critiquée pour son manque d’engagement en matière de protection du climat. Il faut dire que la guerre en Ukraine, la récession économique ou la crise sanitaire volent un peu la vedette à la planète… et aux inégalités de genre.

Parmi les points focaux de cette conférence : les inégalités et la marginalisation liées au genre – résultant de différents facteurs sociaux, économiques et culturels – et la manière dont elles exacerbent la vulnérabilité des femmes aux changements climatiques.

Quand les conséquences du dérèglement climatique bouleversent les avancées en matière d’égalité des sexes

Un rapport de l’ONU avance que sur 1.3 milliard de personnes vivant dans des conditions de pauvreté, 70% sont des femmes. Dans la même logique, elles sont plus nombreuses que les hommes à être analphabètes, et moins nombreuses à détenir des terres. Face aux obstacles en matière d’adaptation au climat, les femmes et jeunes filles subissent ainsi des répercussions disproportionnées, avec de très faibles opportunités de s’en prémunir. Le manque d’accès à l’eau ou aux énergies, par exemple, restreint encore leur autonomie. Profondément ancrées, ces inégalités s’ajoutent aux violences déjà subies par les femmes et amplifiées par l’urgence climatique, comme dans tout contexte de crise : risques accrus de violences familiales, d’intimidation sexuelle, de traite de personnes, de viols, etc.

Ce constat fait, le manque de femmes sur les bancs décisionnels de la COP 27 paraît encore plus problématique. D’autant plus que si elles sont les premières victimes de la situation, les femmes en sont aussi des actrices essentielles.

La mixité, un atout incontournable pour l’avenir de la planète

Victimes, et actrices des solutions, les femmes jouent un rôle crucial, tant dans la définition des réponses à la crise climatique que dans la facilitation de leur mise en œuvre. Et pour cause, elles sont sur le terrain. Au-delà de la question de la représentativité, les consulter et les impliquer dans les processus de décision n’est autre que la prise en considération des enjeux et demandes concrètes du terrain.

Agentes du changement, car travailleuses – politiciennes, agricultrices, mères de famille – militantes et consommatrices, les femmes doivent être entendues et il est essentiel de leur donner une place suffisante à la table des négociations. Leur participation aux décisions stratégiques en faveur du climat est une question d’intelligence collective et de justice car, faut-il le rappeler, nous parlons ici de la moitié de la population et de celle qui souffre le plus des conséquences de la crise climatique.

C’est ici qu’il est temps de donner une bonne nouvelle : les études démontrent que la représentation des femmes dans les arènes décisionnelles amène à des politiques plus durables, plus inclusives et plus efficientes. Leur contribution aux processus de prise de décision, au moins la possibilité qu’elles participent aux négociations, serait donc essentielle à une action climatique plus efficace.

Un exemple de plus démontrant que l’intégration de la dimension de genre, et de manière plus générale de la dimension sociale et humaine, a beaucoup à apporter à la société. Et si la mixité aux postes de pouvoir était une condition inévitable pour assurer l’avenir de la planète ?

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